Confrérie Réunionnaise des Porteurs de Kilts
Hymne Au Haggis
Salut à toi, mon brave, mon cher, Grand chef du clan de la bonne chère !
Au-dessus d'eux ta place est claire, Boyau, tripe, estomac :
Tu mérites bien une belle prière Aussi longue que mon bras.
Le plat peine à te soutenir, Telle une colline tes formes s'étirent,
Ta broche ferait l'mât d'un navire
S'il le fallait, Tandis que de tes pores transpirent Des perles ambrées.
Le paysan prend son surin, Et t'incise en un tour de main ;
De tes entrailles luisantes survient, Comme une tranchée ;
Puis oh, quel spectacle divin, Chaud-bouillant fumet.
À coups de cuillères ils te vident : Le Diable emporte le plus timide,
Jusqu'à ce que la peau d'leur bide Soit fort bien tendue ;
Et l'vieux, tout prêt d'un rot splendide, Souffle "Merci Jésus".
Qui, devant son ragoût pourri, Sa olla qui dégoûte une truie,
Ou sa fricassée qu'elle vomit Avec pitié, Ose regarder avec mépris Un tel dîner ?
Pauvre diable ! face à ces plats puants,
Faible comme un roseau cassant, Ses jambes épaisses comme des cure-dents,
Ses poings comme des noisettes : Au milieu des combats sanglants,
C'est une vraie mauviette ! Mais, plein de haggis, vise notre gars,
La terre résonne sous ses pas, Mets-y des lames au bout des bras,
Et elles siffleront ; Bras, jambes et têtes il tranchera,
Comme des fleurs de chardon. Eh toi, bienveillante Toute Puissance,
Qui garantit notre existence,
L'Ecosse veut pas de flasque pitance Au sale goût de pisse :
Si tu veux sa reconnaissance,
Donne lui du Haggis !
Poème de R. Burns